En cours de rénovation

Musée Bonnat-Helleu, le musée des beaux-arts de Bayonne

Après une ambitieuse opération d’extension et de rénovation, le musée Bonnat-Helleu s’apprête à rouvrir ses portes et dévoile sa métamorphose. L'ouverture au public, prévue le jeudi 27 novembre 2025, marquera la redécouverte de ce haut lieu culturel, où près de 1200 œuvres prennent place dans un parcours entièrement renouvelé et accessible à toutes et tous.

Ouverture et décloisonnement sont les maîtres-mots du projet de réouverture, à la fois dans l’architecture revue par le cabinet Brochet, Lajus et Pueyo, mais aussi dans le parcours de visite et dans la programmation culturelle qui proposent d’entrer dans la collection par le prisme de l’émotion, de la surprise et de la rencontre, loin d’un discours unique ou d’une hiérarchie figée.

Qualifiée de “plus belle collection entre Paris et Madrid” par Pierre Rosenberg, le musée Bonnat-Helleu abrite non seulement les œuvres des plus grands artistes européens (Rubens, Van Dyck, El Greco, Goya, Ingres, Delacroix, Géricault, Degas, Barye, Bonnat, Helleu…), mais aussi l’un des cabinets d’arts graphiques les plus riches au monde  : y sont conservés plus de 3 500 dessins de grande qualité de Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël, Dürer, Rubens, Rembrandt, Poussin ou encore Watteau. 

Engagé depuis 2023, le partenariat avec le musée du Louvre renforce la collaboration qui lie historiquement les deux institutions : plus de 2 500 œuvres inscrites sur les inventaires du musée du Louvre sont en effet déposées à Bayonne et font du musée Bonnat-Helleu le plus important dépositaire du musée du Louvre sur le territoire français.

UN MUSEE AUX COLLECTIONS EXCEPTIONNELLES

Le musée Bonnat-Helleu conserve près de 7 000 œuvres, comptant peintures, sculptures, dessins et objets d’arts, de l’Antiquité au XXe siècle. Ses fonds constitués par les dons successifs de collectionneurs, artistes et mécènes, rassemblent des dessins européens, peintures espagnoles, sculptures antiques et œuvres de la Renaissance.

Si le public retrouve les œuvres emblématiques comme le Portrait de Léon Bonnat par Edgar Degas, l’autoportrait de Goya, le Triptyque bayonnais par Henri Zo, Le retour du fils prodigue de Julie Ribault ou le Portrait du duc de Benavente par El Greco, il découvrira également au fil du parcours d’autres pièces, jamais exposées. Ainsi d’une Vierge de l’Annonciation du XIVe siècle, sculptée par le maître de la Chapelle de Rieux, merveille de grâce et de subtilité, ou du portrait d’officier de marine par Louise Abbéma. 

Parmi les ensembles remarquables par leur cohérence et leur qualité, méritent d’être cités les œuvres des deux artistes donnant leur nom au musée : le peintre bayonnais Léon Bonnat (1833-1922) et Paul-César Helleu (1859-1927), chacun avec plus de 300 œuvres : les leurs, mais également leurs collections qui aident à comprendre leurs inspirations et leurs sensibilités. Antonin Personnaz en 1936 et Jacques Petithory en 1992 ont suivi les traces de Léon Bonnat et légué une partie de leurs collections au musée Bonnat-Helleu, permettant ainsi aux oeuvres de l’impressionniste Armand Guillaumin, de Maurice Denis, d’Auguste Rodin ou Jean-Baptiste Greuze de rejoindre Bayonne. 

Composée à près des deux-tiers de portraits, la collection du musée Bonnat-Helleu trouve également un écho inattendu dans le monde d’aujourd’hui. Elle interroge le besoin universel de se montrer, mais aussi de se raconter à travers une image. Cette évolution peut être illustrée par la collection Gramont composée de 150 portraits d’une des plus anciennes familles d’Europe qui furent capitaines puis gouverneurs de Bayonne de 1472 à 1789. Unique en France par sa continuité et sa qualité, cette collection réunit des artistes tels que Rigaud, Nattier, Vigée-Lebrun ou encore László, et propose un regard rare sur l’évolution de l’art du portrait. Près d’une dizaine de ceux-ci seront présentés au public dans le parcours permanent du musée.

UN CABINET D’ART GRAPHIQUE DE RENOMMEE MONDIALE

Le cabinet d’art graphique, l’un des plus beaux au monde, compte plus de 3 000 feuilles dont des œuvres de Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël, Ingres, Dürer, Rembrandt, Véronèse et bien d’autres.

Préserver les arts graphiques tout en les rendant accessibles au plus grand nombre est l’un des défis de ce nouveau parcours. Ainsi, des espaces dédiés ont été disséminées au fil du parcours, permettant de montrer des dessins au sein des salles du musée de visite tout en maintenant des conditions de conservation adéquates. Un roulement trimestriel a été mis en place, de manière à pouvoir montrer les œuvres et les faire résonner avec le reste du parcours, l’ensemble de la collection restant accessible gratuitement à la demande en contactant le musée.

UN BAIN DE LUMIERE

Après quatorze années de travaux, le musée Bonnat-Helleu retrouve l’éclat de sa lumière d’origine. La rénovation a permis de redonner toute sa place à la clarté naturelle imaginée au XIXᵉ siècle par l’architecture originelle de Charles Planckaert, offrant un cadre renouvelé et fidèle à l’esprit du lieu. Les visiteurs retrouvent le musée Bonnat d’origine, comme si rien n’avait changé, et pourtant : la mosaïque de Giandomenico Facchina dans le patio ou les verrières d’origine refont surface, de nouvelles salles prennent place dans les combles invisibles ou dans l’ancienne école, paraissant avoir toujours existé. Les collections se déploient sur 3 000 mètres carrés, le double de ce qu’elles ont connu jusqu’à lors, dans l’espace du musée historique et de celui de l’ancienne école du Petit-Bayonne qu’il a annexé.

En parallèle, un chantier de restauration a redonné vie aux œuvres, désormais prêtes à être présentées dans un accrochage inédit. Parmi les œuvres majeures du musée, la Baigneuse d’Ingres occupe une place singulière. Cette toile emblématique retrouve toute la subtilité de ses couleurs et la délicatesse de son modèle. Elle propose une expérience intime : chaque nuance, chaque transparence retrouve sa force d’origine et invite à un face-à-face privilégié avec le génie d’Ingres.

Ce travail minutieux permet aujourd’hui de percevoir la richesse des carnations, la douceur des ombres, la délicatesse du drapé. Le visiteur est ainsi replacé dans la situation du visiteur du XIXe, tout en étant libre de projeter sa sensibilité contemporaine sur cette figure intemporelle.

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Le nouveau musée Bonnat-Helleu

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