Fêtes de Bayonne

Les Fêtes de Bayonne sont l’un des rassemblements festifs les plus populaires et les plus attendus. Durant cinq jours, au cœur de l’été, la ville se transforme en capitale de la Fête sur fond de traditions, de musiques, de chants et de joie de vivre autour de son roi Léon.

L’histoire des Fêtes débute en 1932

C’est aux anciens joueurs de rugby de l’Aviron bayonnais que nous devons la création de nos fêtes en 1932. Cette année-là, en rentrant des déjà célèbres fêtes de Pampelune, notre ville jumelle, les joueurs bayonnais lancent l’idée d’organiser un rassemblement festif dans leur ville. Le maire de l’époque, Joseph Garat, valide le projet et la machine se met alors en route. Immédiatement, une certaine alchimie prend corps et les Bayonnais s’associent immédiatement et avec plaisir à cette initiative. Les Fêtes de Bayonne sont nées et, depuis ce 13 juillet 1932, elles n’ont cessé de grandir jusqu’à devenir une des références en la matière.

 

De toutes les grandes manifestations festives, celles de Bayonne sont les seules qui continuent à porter le nom de "Fêtes" et non de ferias. Ici l’accent est mis sur les traditions festives du Pays Basque et de la Gascogne. La musique vivante y est l’axe principal : chœurs d’hommes, chorales, bandas et autres groupes de musiques traditionnelles du Pays Basque sont les véritables animateurs et acteurs de la Fête. Des traditionnelles courses de vaches sur la place Saint-André au défilé du Corso lumineux en passant par les défilés festifs et musicaux ainsi que par les concerts des grands orchestres, tout est "labellisé" tradition locale.

Au fil des années, la tenue vestimentaire du festayre bayonnais a beaucoup évolué. En 1932, lors de la création des Fêtes, elle n’était pas une priorité. C’est au fur et à mesure que des habitudes ont été prises et que les groupes de copains se sont amusés à se vêtir de la même façon. Le bleu de travail, la marinière sont d’abord devenus les tenues à la mode.

Au début des années 1990, André Béhotéguy, alors président de la Commission des Fêtes, lance un appel au peuple bayonnais afin de créer un code vestimentaire. À l’image de sa ville jumelle de Pampelune, très vite, Bayonne adopte la tenue blanche agrémentée d’un foulard rouge.

De nos jours, cette tenue est devenue bien plus qu’un dress code. C’est une obligation, un devoir, un symbole fort d’adhésion aux valeurs des Fêtes de Bayonne et de communion avec les autres festayres. Comme le disait à l’époque André Behoteguy, «  Quand on a une tenue vestimentaire impeccable, on a aussi la tenue morale. De plus, elle efface les couches sociales et les inégalités pour que tout le monde se retrouve dans la fête  ».

Le port du foulard rouge est l’autre symbole de cet esprit. Sa tradition vient également de Pampelune mais est bien plus ancienne. Elle fait référence au martyr San Firmin, originaire de la capitale navarraise et décapité le 25 septembre 303 à Amiens. Le foulard symbolise le sang de ce martyr. Pour le foulard cependant, il est aussi une coutume qu’il convient d’adopter : il ne doit jamais être noué autour du cou avant l’ouverture officielle des Fêtes.

Le roi Léon est devenu l’idole de tout un peuple durant les cinq jours de Fêtes. Nous devons l’existence de ce personnage à l’imagination de certains membres de l’association Or Konpon dont André Lascoumes et Jacky Barenot. C’est en voyant comment, chez nos voisins de Vitoria Gasteiz, une “poupée” était devenue une icône des festivités locales, que l’idée de créer un personnage a vue le jour. Ils imaginent la création d’un Roi pour les Fêtes de Bayonne. L’histoire des Fêtes de Bayonne ayant toujours mis en avant Monsieur Léon Dacharry, l’un de ses fondateurs, le roi imaginaire est devenu le roi Léon. Le dessinateur Jean Duverdier donna forme et couleur au personnage et, depuis, du haut du balcon de l’hôtel de ville, assis sur son trône, il surveille ses sujets et préside aux destinées de Bayonne durant les Fêtes.

Petits et grands le vénèrent et le respectent au quotidien avec, notamment, une animation phare tous les jours, le réveil du roi à 12 h précises.

La cour du roi :

Quelques années plus tard, les membres d’Or Konpon récidivent et proposent, en 1997, à la Commission des Fêtes de créer la cour du roi en imaginant 6 personnages :

  • la favorite : éternelle amoureuse du Roi Léon et qui rêve de devenir sa reine
  • le médecin : conseiller du roi, qui veille sur ses faits et gestes et sa santé
  • la gouvernante : bonne à tout faire au caractère bien trempé
  • le chocolatier : cuisinier et pâtissier du roi.
  • le maréchal : homme de main qui fait régner l’ordre dans le château.
  • le fou : personnage, artiste fantasque et malin, qui est censé distraire la cour.

Les membres de l’association Tipi Tapa sont depuis les porteurs officiels de la cour et, tous les matins, à 11 h, les Géants partent fendre la foule des festayres pour aller réveiller le roi Léon sur la place de la Liberté lors d’un rassemblement populaire immense.

Une chanson

Une chanson spéciale fut même crée par Agorila au début des années 2000 : Debout Léon. Elle est devenue la chanson officielle du réveil du roi et toute la foule la chante dès que le roi Léon apparaît au balcon.

Durant ces cinq jours de fêtes, certaines animations, devenues incontournables, forment le cœur du programme.

Les cérémonies du balcon

La place de la Liberté est l’épicentre de la Fête. Du haut de son balcon, sa majesté Léon veille au bon déroulement des animations. Les festayres se retrouvent tous les jours sous le bacon de l’hôtel de ville pour lui rendre hommage.

Le mercredi soir, à 22 h, pour l’ouverture officielle des Fêtes, c’est une véritable marée blanche qui se rassemble au pied de la mairie pour attendre les 10 coups de carillons et l’ouverture du dé royal avant de nouer son foulard autour du cou et d’exploser de joie au moment du lancer des clés par les invités surprises.

Par la suite, tous les midis, la foule se retrouve pour assister au réveil du roi Léon. Le dimanche soir, lors de la cérémonie de clôture, à l’issue du corso et du feu d’artifice, le public vient une dernière fois rendre hommage à son roi Léon lors d’une manifestation pleine d’émotions et de partages.

 

Les courses de vaches

Les courses de vaches sont aux Fêtes de Bayonne ce que l’encierro est aux Sanfermines. Ce rendez-vous incontournable depuis la création des Fêtes permet, d’année en année, de venir “taquiner” les bêtes à cornes. La poussée d’adrénaline que procure la sensation de pénétrer dans le ruedo naturel de la place publique de Saint-André, sur les coups de 17 h, est un rituel recherché par le festayre. Il y a là, un réel sentiment de défi à venir, de volonté de se mesurer aux cornus qui sortiront du toril. Les amateurs attendent, les pieds dans la sciure, aux abords des comptoirs toujours ouverts, que l’annonce de la sortie en piste de la première coursière procure ce frisson et ce sentiment excitant de mélange de craintes et de joies. Les courses de vaches se déroulent les jeudi, vendredi, samedi à 17 h ainsi que le samedi à 11 h.

La journée des enfants

Depuis 1996, le jeudi des Fêtes est labellisé "journée des enfants". Dès le matin, de nombreuses animations sont proposées aux enfants afin de les plonger, dès le plus jeune âge, dans l’esprit de la fête. Un encierro de toros en carton, un petit-déjeuner avec dégustation de chocolat chaud, une tamborrada composée de jeunes, un réveil du roi avec un lancer de mini-clés de la ville, un défilé avec des petits géants… Tout tourne autour des enfants durant cette journée. Les jardins de la Poterne se transforment, de 13 h à 18 h, en un immense parc de jeux avec des stands spécifiques pour les bambins de tout âge. C‘est ainsi que, chaque année, le jeudi, Bayonne initie les enfants à la fête et à l’esprit qui anime les Fêtes de Bayonne. Ils font tout comme les grands !

 

Le corso

Le corso lumineux est une tradition ancestrale de nos fêtes. Il date même de l’avant fête puisque c’est en 1913 que le premier char a fait son apparition dans les rues de Bayonne, pour fêter le titre de champion de France des joueurs de rugby de l’Aviron bayonnais. Il fut repris dans le cadre des Fêtes dès la première édition en 1932 et, depuis, il est l’une des plus fortes attractions du programme.

Les associations bayonnaises imaginent, conçoivent et réalisent les chars en lien avec un thème choisi par la commission extra-municipale des Fêtes. Tous les travaux se font bien en amont des festivités, dans un local municipal où les petites mains se donnent rendez-vous en soirée et les week-ends. Quand vient le samedi des Fêtes, la tension est forte du côté des réalisateurs, c’est l’heure du verdict, celui de la sortie des plateformes devant le public et devant le jury qui les jugera lors de leur passage.

Le corso se déroule le samedi et le dimanche, à 22 h et traverse les trois grands quartiers de la ville.

La commission extra-municipale des Fêtes, d’année en année, essaye de favoriser au maximum la musique vivante durant ces cinq jours de festivités. Tout au long de la journée, bandas, groupes d’animations traditionnelles, chorales, se succèdent pour animer les rues de la Ville.

Les bandas

Dès le mercredi soir, c’est au son des bandas que va vivre Bayonne. Ces formations musicales, souvent composées d’un minimum de 25 musiciens, sont nombreuses à déambuler dans les rues en apportant ces airs festifs et entraînants. Ces dernières années, plus de 40 formations sont présentes durant les Fêtes. Depuis le début des années 2010, une nouvelle tendance voit le jour avec la multiplication d’orchestres de bandas, c’est-à-dire des petites formations de 5 ou 6 musiciens qui s’installent le temps d’un set sur un lieu pour animer un secteur géographique.

 

Les musiques traditionnelles

Les Fêtes de Bayonne ont toujours mis en avant la musique locale et ses traditions. Dans la rue, des hommes et des femmes donnent de la voix, dansent avec grâce et talent sur des airs tirés d’instruments ancestraux. Ici, la culture basque est intense et se transmet de génération en génération. Txistu, triki, gaita, danseurs et chorales sont la base de la réussite culturelle des Fêtes de Bayonne. Sur la place Jacques Portes, tous les après-midi, le karrikaldi est devenu la référence en la matière. Quand on pénètre dans le périmètre de la fête en passant par ce haut lieu de la culture locale, on se rend vite compte de l’importance de cet ancrage local.

 

Les orchestres

Les orchestres de bal ont toujours eu une place prépondérante dans l’animation des Fêtes. De la place de la liberté, à la place Saint-André en passant par la scène jazz du quartier Saint-Esprit, les plus célèbres grandes formations se positionnent depuis toujours pour y participer.

Même si, à Bayonne, on continue de parler de Fêtes et non de Feria, il n’en demeure pas moins que la tauromachie est un rendez-vous fort et incontournable du programme de la semaine festive. Bayonne est la plus ancienne ville taurine de France et perpétue cette tradition avec le samedi et le dimanche deux spectacles taurins qui se déroulent dans les arènes sur les hauteurs du plateau de Malledaille (corrida formelle le samedi et corrida à cheval le dimanche).

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site des Fêtes de Bayonne