Valérie Mérienne © Ludivine Charniguet 

Valérie, maître composteur

C’est un métier peu fréquent mais très utile : l’art de transformer sa poubelle en trésor.

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Quand Valérie Mérienne regarde une poubelle dans une cuisine, elle ne voit pas un vulgaire tas de déchets abandonnés à leur triste sort mais au contraire « une richesse insuffisamment redonnée à nos sols, appauvris par les activités de nos sociétés humaines et pourtant acteurs majeurs dans le fonctionnement général de la Terre ». Salariée du syndicat mixte Bil Ta Garbi, Valérie est depuis 2015 maître composteur, un métier référencé par l’ADEME et qui consiste à assurer la prévention et la gestion de proximité des biodéchets. Valérie accompagne par exemple des habitants référents lorsqu’ils souhaitent s’équiper d’un composteur collectif de quartier. L’objectif est de suivre chaque projet en proposant des solutions techniques adaptées et un suivi qualité. « Je suis là en tant que conseillère afin de rendre les référents autonomes ».

« J’aime ce que je fais car cela a du sens, comme le colibri qui fait sa part »

Unique maître composteur chez Bil Ta Garbi, elle a déjà formé plus d’une centaine de référents au Pays Basque. « J’aime ce que je fais car cela a du sens, comme le petit colibri qui fait sa part et en plus, ça fédère » estime Valérie. Elle note que la majorité des référents sont des femmes, et de plus en plus de jeunes parents sont également sensibles au compostage. Imbattable sur la chimie de la terre, Valérie s’était plutôt destinée à un métier artistique. Diplômée des Beaux-Arts du Mans et d’une école de stylisme parisienne, la jeune femme s’installe au Pays Basque en 2009 et devient ambassadrice du tri à Bil Ta Garbi. « Un peu par hasard mais pas vraiment finalement… Enfant, j’étais déjà sensibilisée chez mes parents. Dans notre jardin, il y avait un potager, du fumier… C’était naturel et familier » précise Valérie qui confirme, avec son métier encore méconnu, la célèbre citation d’Antoine Lavoisier : « rien ne se perd, tout se transforme ». Mais elle préfère citer un extrait des Misérables de Victor Hugo : « Ces tas d’ordures du coin des bornes (…) savez-vous ce que c’est? C’est de la prairie en fleur, c’est l’herbe verte (…) c’est de la joie, c’est de la vie ».