Maëva Ibaremborde, boxeuse à l'Aviron Bayonnais omnisports, est vice-championne d'Aquitaine dans la catégorie des moins de 54 kilos © Mathieu Prat 

Sport

Maëva, une boxe soignée et efficace

Elle est plutôt fine et féminine, sourcils dessinés, ongles vernis et veste cintrée. Maëva est boxeuse dans la catégorie Poids plumes, à la gestuelle rapide et aux coups puissants. Un paradoxe de fille...

Publié le

La jeune femme a commencé à fréquenter les salles de boxe après une déception amoureuse, il y a six ans. Jusque-là, elle et sa sœur avaient interdiction formelle d'en franchir les portes, mises en garde par l'argument paternel : "la boxe n'est pas un sport de fille"... Parole de père. Le-même qui, ancien boxeur lui-même, est devenu entraîneur de sa propre fille après s'être laissé prendre dans les filets d'un pari...
"J'ai commencé à m'entraîner pour perdre du poids et retrouver la forme, explique-t-elle. J'avais 24 ans et j'étais suivie par un entraîneur de l'Aviron Bayonnais, qui m'a très vite sentie à l'aise avec la gestuelle. Lui et mon père ont alors parié sur ma capacité à tenir un an d'entraînement avant de m'inscrire à un premier combat. Mon père ne croyait pas que mon coach et moi irions jusqu'au bout... Nous l'avons fait pourtant. Et j'ai gagné au premier round, par arrêt de l'arbitre. La fille était blessée au nez... Après cette première expérience, mon père a réalisé que j'avais des capacités !"

L'esthétique de la boxe

Cinq ans et treize combats gagnés plus tard, Maëva a fait une ascension jusqu'aux quarts de finales des championnats de France en décembre 2022. Elle est vice-championne d'Aquitaine 2023, après avoir perdu contre une fille qui cumule 90 combats. En comparaison, Maëva, elle, est novice. Elle s'appuie sur une boxe propre à la gestuelle efficace.
1,60 m, plutôt petite donc, elle a appris à boxer en avançant, garde haute, et en prenant soin de garder l'équilibre. Elle bouge bien, bénéficie d'un tempérament de nerveuse, qui ne laisse pas l'autre respirer. "Je cherche même à l'asphyxier, à la bloquer. Je travaille mon cardio pour cela," confirme-t-elle.
Redoutable. Certaines filles refusent maintenant de l'affronter... À la question : "avez-vous peur des combats ?", elle répond : "j'appréhende de rencontrer de nouvelles adversaires, inconnues, mais le stress s'échappe dès que le gong retentit !". Et à la suivante : "craignez-vous d'être défigurée ?", elle réplique : "un peu... d'autant que je suis esthéticienne de métier !".

Ce qui ne l'empêche pas d'envisager un passage dans l'univers des boxeuses professionnelles, là où les casques de protection restent aux vestiaires...