Aurélie Vedere, cadre dirigeante de l'équipe féminine de l'ASB © Mathieu Prat 

Sport

"Le rugby rythme mon quotidien"

Aurélie Vedere est dirigeante de l'équipe féminine de l'ASB. Elle a vécu la montée de l'équipe en Élite, les tensions entre les joueuses et le Conseil d'administration, et la descente en Fédérale 1. Une baisse de niveau qui s'est accompagné d'un retour aux valeurs fondamentales du rugby : l'entraide et la solidarité.

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"Nous ne venons pas travailler à l'ASB", avait coutume de dire Pierre Cacareigt, dirigeant du club et entraîneur des féminines aujourd'hui décédé. Bénévole depuis six ans, Aurélie se reconnaît particulièrement dans cette phrase. Son engagement se manifeste par une présence régulière au siège de l'ASB, ainsi que sur le terrain, trois ou quatre fois par semaine. Auprès des filles, où elle a retrouvé l'ambiance qu'elle apprécie, qu'elle a connue petite, alors q'u'elle habitait à Lourdes avec sa famille. Aurélie n'a pourtant jamais pratiqué le rugby ; des tribunes en revanche, elle en a connues. Si bien qu'une fois "montée à Paris" pour raison professionnelle, elle a très vite eu besoin de se reconnecter à cet univers, à la fois captivant et enthousiasmant. "J'ai eu envie de sortir du milieu de l'hôtellerie chic où je travaillais pour retrouver des valeurs plus fondamentales, explique-t-elle. J'avais besoin de me sentir utile, d'une autre manière." Très vite, par l'intermédiaire d'un oncle qui tenait une brasserie fréquentée par les membres d'un club de rugby, elle a donc proposé son aide à l'équipe féminine du RCP 15, qui cherchait un cadre. Et c'est devenu une passion... 

L'Ovalie, une seconde vie

Installée au Pays Basque depuis 2017, elle est entrée en contact avec l'ASB, la popularité des "Neskak" n'étant plus à faire. Elle y a rejoint deux autres dirigeantes, Muriel Louis et Valérie Manchot, ancienne joueuse du club. Il a d'abord fallu trouver sa place, s'accorder avec l'équipe des cadres, sans heurter les sensibilités, en apportant de son savoir-faire. "Le travail de l'ombre me convient, déclare-t-elle. M'occuper des licenses, écrire des mails, modifier des plannings, accueillir l'équipe adverse, c'est ma partie... J'apprécie également d'accompagner les jeunes joueuses sur leur quotidien, dont les étudiantes éloignées de leur famille. Nous sommes ici pour les conseiller." En arrivant, Aurélie a connu le haut niveau. Cette année-là, les filles montaient en Élite 1. "J'ai eu de la chance, poursuit-elle, d'autant que je retrouvais l'esprit rugby du Sud-Ouest. Cela m'a également permis de créer des liens, de m'impliquer dans la vie locale. Je donne et reçois en retour."

Faire le lien entre les Neskak et le CA

En 2019, Aurélie est entrée au Conseil d'administration, tout en continuant à encadrer l'équipe. "Cette double casquette permet d'expliquer aux joueuses les décisions prises et de faire remonter leurs réactions aux membres du CA." À ce titre, la jeune femme a donc connu la phase de clivage intervenu entre l'équipe et les dirigeants. Un clash lors duquel les "Neskak" ont déclaré forfait, qui a entraîné un retrait pour toute la saison, et une descente l'année suivante. Elles évoluent en Fédérale 1 maintenant avec un renouvellement de 95 % des joueuses. Les valeurs d'écoute et de respect s'étaient perdues. Elles sont revenues avec la mise sur pieds d'une nouvelle équipe.

Le saviez-vous ?
Il y a trente ans, Gilles Peynoche et Philippe Charabas furent les premiers à accueillir des filles pour monter une équipe féminine. Motivées, elles avaient déjà frappé à la porte de plusieurs clubs avant que ces dirigeants ne croient en leur projet. Les "Neskak" faisaient leur apparition.