Carole Farbregat, coordinatrice des aides soignants à l'Ehpad Harambillet © Mathieu Prat 

Elle épate en Ehpad

Carole fait l'unanimité. Elle est cadre en Ehpad, coordonne une équipe d'aides-soignants et agents de services hospitaliers, tout en mettant la main à la pâte, quand il faut, là où il faut.

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Active, pro-active même, Carole vit à fond ses journées. Dans un environnement professionnel réputé difficile, elle est l'un des maillons forts de la chaîne de soins prodigués aux 80 résidents de l'Ehpad Harambillet. Un maillon qui, ne cesse-t-elle de rappeler, tient aussi à la fiabilité du réseau, à la motivation de l'équipe. "Même si je passe une bonne partie de mon temps à gérer des plannings et chercher des remplaçants, je peux compter sur les compétences de l'équipe. Qui plus est, nous nous entendons bien." Dans cette entente, elle y est pour beaucoup, telle une aiguille qui passe de service en service pour y faire passer le fil de la transmission, elle se déplace à la vitesse de l'éclair. Efficace, mais aussi empathique, elle traverse le hall de l'Ehpad en ayant un mot pour chacun. "Bonjour madame Labat*, comment ça va aujourd'hui ? Un problème sur votre fauteuil ? Je vais en parler au technicien."

Un métier trépidant

Puis en regagnant son bureau, elle croise Marina, à l'accueil, qui explique la difficulté d'une résidente, fumeuse, à se restreindre. "Madame Fleury* est descendue très énervée, elle a terminé les dix cigarettes qu'on lui avait données ce matin. Elle est furieuse, elle a ouvert tous les placards, elle en voulait d'autres..., raconte Marina. Ne sachant que faire, je lui en ai donné une." "Oui, très bien répond Carole. L'essentiel est de limiter les montées d'angoisse. Je vais en parler au directeur et à la psychologue. Nous verrons pour la suite."
Passage par le bureau du directeur et l'infirmerie avant de nous proposer de nous diriger vers l'Unité protégée, un large espace vitrée donnant sur un jardin clos, où séjournent 14 personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou assimilée. "Ne vous étonnez pas, si une aide-soignante se met subitement au sol à côté d'un patient en crise. Il s'agit d'une technique pour éveiller en lui un sentiment d'empathie et l'intéresser à ce qui se passe autour, poursuit Carole." Ici, avec l'équipe de jour, elle s'intéresse aux repas pris par les résidents, et en particulier à leurs textures. Étaient-il adaptés aux goûts de chacun des convives ? Là aussi, un petit bilan quotidien est établi.
Avant de coordonner des équipes, Carole était aide-soignante et connaît donc bien le métier. Mais au-delà de l'expérience, c'est son énergie qui surprend, son appétence à bien faire.

*Pour des raisons de confidentialité, les noms de famille ont été modifiés