Manon Rojo © Ville de Bayonne - Mathieu Prat 

Capitaine déchue, mais pas vaincue

Jusqu'à fin décembre 2021, Manon Rojo était capitaine de l'équipe élite 1 de l'ASB. Suite à la décomposition de l'équipe par forfait général, elle ne l'est plus mais continue à vivre l'esprit du rugby.

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Il y a eu un avant et un après boycott de la rencontre qui devait se jouer contre le Stade toulousain en novembre 2021. Il a d'abord été suivi du forfait général décidé par le Conseil d'administration de l'ASB en décembre de la même année. Cette décision prise à l'unanimité moins une voix a signé la fin de saison pour les joueuses du championnat Élite 1.

Avant cela, Manon Rojo suivait la voie d'une sportive animée de l'envie de progresser au sein des Neskak de l'ASB, dont elle était devenue capitaine en 2020. C'est à l'âge de seize ans qu'elle a commencé le rugby, par défi entre copine et en s'inscrivant à l'UNSS, avant de se prendre sérieusement au jeu. C'était devenu sa passion. Elle en avait les aptitudes et les qualités, physiques et morales. "Il faut surtout être exigente avec soi-même quand on est capitaine, car on représente une équipe. Il faut aussi adhérer aux valeurs du rugby, avoir le sens du partage, de l'entraide, de la solidarité, de l'encouragement pour pouvoir soutenir l'équipe et la pousser vers le haut."

Et après

Manon n'était pas de la mutinerie qui avait opté pour refuser de prendre part au match contre le Stade toulousain, dénonçant l'absence de remplaçantes des premières lignes. Elle faisait contre mauvaise fortune bon cœur et préférait jouer, quoi qu'il en coûte. Depuis cet incident, qui a divisé le groupe, c'est en tant qu'entraîneuse de l'équipe cadette de l'ASB qu'elle met en pratique sa passion pour le rugby. "Il n'y a plus d'équipe en Élite 1, mais il y a une équipe en Fédérale 1 où joue ma jeune sœur de 20 ans. Je continue et continuerai à la soutenir, même si la page rugby s'est sans doute tournée en ce qui me concerne." Un peu déçue, mais pas tout à fait écœurée donc, Manon a les yeux tournés vers sa prochaine destination : la Haute-Garonne, où elle compte rejoindre son compagnon. Elle y a un projet professionnel également, qui lui occupe l'esprit. Et qui sait, à vingt-cinq ans, dotée d'un esprit compétitif, sa vie de sportive saura peut-être, elle aussi, rebondir.