Jon Olazcuaga, commissaire avec Claude Iruretagoyena de l'exposition "Hiri sartzea - Bayonne, Fêtes et Pamperruques" © Ville de Bayonne 

Le sens des danses, un fil conducteur

Jon Olezcuaga Garibal est né pour la danse, pour son univers social et festif. Il souhaita très tôt en fréquenter les salles et fit pour cela une entorse à ses origines luziennes pour intégrer le groupe de Ciboure Bixintxo qui acceptait les enfants de moins de six ans. À 27 ans maintenant, il enseigne les danses traditionnelles basques auprès de la compagnie Maritzuli pour qui il dessine et confectionne quantité de costumes.

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C'est en 2010, à l'âge de 15 ans que Jon Olazcuaga intègre la compagnie biarrotte, alors qu’elle recherche un garçon pour son spectacle "Aurrez Aurre". Cette étape marque une transition pour le jeune danseur qui aborde la création en salle et l'art de la mise en scène - il était jusqu'alors habitué à danser sur les places, en extérieur. Il apprécie la façon d'y envisager les danses traditionnelles, et y découvre une multitude de costumes, autre aspect du spectacle, source d’intérêt. Il est fasciné par les questions qu'interroge la danse ; le rappel du calendrier festif, qui balance entre la Sainte-Lucie et la Saint-Jean, les fêtes de carnaval dont les mascarades souletines, la relation entre les danses anciennes et traditionnelles, le face à face entre les danseurs et leur rapport au public…

Un pas dans l'atelier

Il restera danser pour la compagnie, tout en enseignant ailleurs, à Hendaye notamment. Il pousse dans le même temps les portes de l'atelier de confection des costumes. Souvent d'ailleurs tant il y a à faire. Il apprend beaucoup au contact de Claude Iruretagoyena, fondateur de la compagnie, également très investi dans les recherches sur le sens des danses, des fêtes et de leurs costumes.
"Les costumes traditionnels ne sont pas qu'un assemblage de tissus, exprime-t-il. Beaucoup ont des fonctions liées à la personne qui le porte, à son environnement. L'exemple le plus frappant est celui des plis religieuses que l'on trouve au bas des manches de chemises ou des jupes des femmes, qui constituaient des réserves de tissus permettant de rallonger le vêtement lorsque la jeune fille grandissait."
Il apprécie le caractère fonctionnel du vêtement, qui se pare d'apparât et qu'il se plaît à reproduire en l'interprétant souvent. "C'est évidemment réjouissant de danser avec un vêtement de sa création, poursuit-il. Cela donne de l'ampleur à ce que l'on fait. C'est tout aussi gratifiant de créer pour les autres, et de les voir mis en scène."

Employé de la compagnie depuis plusieurs années, Jon est totalement investi dans ce travail de confection et a maintes occasions d'exercer sa passion. Reconnue dans le milieu, Maritzuli est en effet contactée par de nombreuses écoles du Pays Basque nord et sud. Elle a même tout récemment contribué à la réalisation d'un spectacle d'enfants en Bretagne - mise en scène et création de costumes. Son travail d'investigation, d'interprétation et de réalisation est donc largement reconnu. Entouré d'autres passionnés, Jon en incarne la continuité.