Métier : géomaticienne

En quoi consiste votre métier ?

Laura : le mot géomaticienne est la contraction de géographe et informaticienne. Dans une mairie, ce métier consiste à mettre à la disposition des autres services des outils, des données et des méthodes pour les aider à cartographier ce dont ils ont besoin dans leurs missions quotidiennes. Ces outils sont une aide à la décision.

Avec quels services travaillez-vous en particulier ?

Laura : en ce moment, beaucoup avec les Espaces verts pour la localisation et le suivi de la santé des arbres, mais également avec les services gestionnaires de réseaux enterrés dont l'Éclairage public, le service Urbanisme, le service Élections... J'exerce un métier transversal qui m'amène à m'intéresser à de nombreux autres métiers.

Qui développe les outils dont vous parlez ?

Laura : certains outils matériels comme les GPS, les tablettes ou des logiciels tels qu'Isigéo sont achetés à des prestataires extérieurs. Pour des besoins particuliers, ma collègue Chantal et moi mettons au point des outils très personnalisés et spécifiques. D'où l'intérêt pour une mairie de disposer de compétences en géomatique en interne.

Pourriez-vous nous donner un exemple concret d'aide à la décision ?

Laura : pour la sectorisation scolaire, nous utilisons le fichier du service scolaire, la base de données des logements et celle des permis de construire. Cela nous permet de visualiser les secteurs ayant des besoins en terme d'équipement scolaire et de réfléchir à la meilleure répartition possible. Nous faisons la même chose pour ajuster le nombre d'électeurs par bureau de vote. 

Ce métier est-il le même dans toutes les mairies ?

Laura : ce qu'il y a de particulier à Bayonne, c'est que nous considérons que les personnes qui connaissent le mieux le patrimoine municipal sont les agents de la Ville. C'est pourquoi nous les accompagnons pour qu'ils alimentent eux-mêmes leurs bases de données. Nous insistons aussi sur le partage des connaissances et la mutualisation des données entre collègues et avec les publics extérieurs intéressés (démarche Open Data). Par ailleurs, notre pôle Géomatique et topographie centralise la commande des plans de géomètres, ce qui nous permet, après contrôle, de livrer des plans homogènes et qualitatifs à tous les services.

Votre métier existe-t-il depuis longtemps à Bayonne ?

Laura : ma collègue a commencé à l'exercer en 1998, tandis que je suis en poste depuis 2010.

Quelle formation avez-vous suivie ?

Laura : j'ai un BTS Géomètre-topographe, ainsi qu'une licence professionnelle Système d'Information Géographique ; ma collègue est ingénieure géomètre.

Quel est votre plus grand défi professionnel ?

Laura : la démarche open data nous tient à cœur car elle induit une notion de transparence de l'action publique ; elle représente un défi dans le sens où nous cherchons à étendre le nombre et la qualité des données partagées. Par exemple, je mets à jour les bases des adresses et des voies de la commune, qui servent de références à de nombreuses applications et qui alimentent la Base Adresse Nationale. Le second défi est de se former pour suivre les évolutions techniques (GPS, 3D...) et de se tenir au courant de ce qui se fait ailleurs.